Santander [1] |
Note à l'intention des brèles en géographie : la Cantabrie est une région de l'Espagne, bien sûr, et Santander en est la capitale. Wiki vous racontera ça mieux que moi.
Entonces fue a España et c'était putain de bien, malgré les habituels pequeños problemas qui ne manquent pas de vous sauter à la gueule dès que vous quittez la routine et votre mère. Récit con imagenes y palabras, un deux trois partez, en route pour el delirio total.
Excitation générale et de mise : les voyages scolaires provoquent toujours chez moi des pics d'adrénaline assez puissants pour tuer un mammouth et ses ancêtres. Cléme.nce est arrivée avec 26 heures d'avance (au moins) Presc.illa avec autant de retard (ou presque) et le bus a tourné une heure en ville avant de trouver le point de rendez-vous qu'on s'était donné, à cause, je vous le donne en mille, de son GPS un peu vétuste. La routine, quoi.
Nuit de samedi à dimanche, dans le bus.
Tous euphoriques dans le bus, on délire on rigole, salut maman, salut tout le monde, on se tire, on dira bonjour à la mer de votre part.
Et puis la nuit arrive - elle aurait mieux fait de rester là où elle était, cette salope. J'en ai rarement connues de plus éprouvantes (exceptée la nuit du retour). Vous avez déjà essayé de dormir sur un siège de bus dur, vous ? Et qu'on ne peut pas incliner, bien sûr, sous peine de voir son voisin de derrière mourir asphyxié. Vous avez déjà essayer de dormir dans un bus dans lequel une vingtaine de jeunes, tous assis derrière vous (sinon c'est moins drôle), font la fête jusqu'à 3:00 du matin? Et chantent James Blunt, accompagnés de leur tout nouveau portable nokia XY244325. Vous avez déjà essayé de dormir à côté d'Alex R., homme inépuisable (duracell inside) et de Prescilla, papoteuse et glousseuse professionnelle ?
Parce que moi, OUI, j'ai essayé, et autant vous dire qu'après 20 minutes passées à bouillir de l'intérieur et sentir des vagues de violence monter en moi, il m'a fallu tout l'usage de ma raison pour que la Folle Furieuse que j'étais devenue ne se lève et n'aille tout casser, y compris la gueule de ses amies. Episode qui me vaudra d'ailleurs un désormais culte :
"Non mais s'il faut que je fasse le deuil du Sommeil, PREVENEZ-MOI DE SUITE HEIN ! Putain de bordel de grmblblbllll.."
(phrase criée avec une violence indicible, alors que je relevai avec fougue le plaid dont je m'étais couverte pour tenter d'arrêter le bruit qui irritait légèrement mes fragiles oreilles).
Dimanche matin, 5h49, dans le bus.
Je me réveille après 3h30 de sommeil, autrement dit, rien, et dehors il fait encore nuit. Impossible de me rendormir... La plupart de mes compagnons de voyage en écrasent encore méchamment, je n'en peux plus de tant d'injustice.
Alors je visse mon ipod d'amour à mes oreilles et je profite, avec Luke et Zoé, au chaud sous ma couverture et bercée par le ronronnement du bus, des dernières heures de la nuit... Les étoiles ont plus d'éclat quand on est le seul à les contempler.
Dimanche matin, 6h48, dans le bus.
Clémence se réveille, et, pour la distraire de son obessession de petit-déjeuner, je lui raconte toute l'histoire de la Guerre de Troie et une partie de l'Odyssée. Il paraît que j'ai du talent pour raconter les histoires (est-ce qu'on a le droit de traiter Pâris de petit con et dire qu'Achille s'est fait niquer à cause de son putain de talon parce que sa crétine de mère ne l'avait pas vraiment entièrement plongé dans le Styx quand on parle des légendes grecques ?).
Dimanche matin, 8h02, dans le bus.
Tout le monde s'est plus ou moins réveillé. On a tous la tête dans le fondement et la gueule défaite, on a tous aussi mal dormi et on se plaint tous d'une même voix que bordel, vivement un lit moëlleux parce que là, ça va être difficile de tenir le coup nerveusement .
Le jour se lève tout doucement, les premières lueurs du soleil pointent et Bordeaux, quand nous y arrivons, se détache sur fond de Garonne dorée.
C'était beau.