vendredi, septembre 01, 2006


sur le cul

Le problème de mes jolies spartiates à semelle lisse, mesdames et messieurs (12€ en solde, une affaire), c'est que quand on marche dans l'eau, on a le pied mouillé (la flaque au bord du trottoir hier ne m'a pas loupée, ô joies de l'humidité pédestre), et que quand on court dans les allées du H&M (allées carrelées, lustrées, polies, ou je sais pas ce qu'ils foutent avec leurs sols chez Hibou&Manchot) pour attraper du bout des doigts la dernière petite veste noire en taille 40 accrochée au rayonnage, on GLISSE.
Et méchamment.
Je me suis retrouvée à moitié écroulée par terre, un genoux en l'air, l'autre ayant cogné violemment sur le sol (et je serre les dents pour ne pas pleurer devant les gens), une main par terre pour rétablir l'équilibre et l'autre solidement arrimée au premier présentoir qui s'est présenté lors de ma pitoyable chute.
Je me suis sentie bien. A l'aise, open-mind, aware, cool, décontract, heureuse.
C'est à dire que je n'avais pas du tout l'air couillasse quoi, avec mon sac à main à moitié éventré, mes cheveux dans la gueule et mon genoux douloureux. Merci madame Spartiate, aaahh je vous revaudrai ça, merci, franchement : merci.
Alors dans ces moments là, la meilleure chose à faire et pour que les 12 personnes qui viennent de vous voir vous écrouler au sol telle la merde bouseuse de chien malade (c'est dire) ne se foutent pas méchamment de votre sale tronche, c'est de rire. L'autodérision, y a que ça de vrai pour que les autres ne rient pas les premiers. Et éviter ainsi l'humiliation abjecte, le ridicule qui tue, la honte qui vous achève et vous fait déguerpir en courant.
Alors ce matin, je suis tombée. Par terre. Sur le carrelage d'un magasin de vêtements, une petite veste noire à la main.
Et j'ai ri : toute seule.