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Un mois et 10 jours s'étaient écoulés depuis son départ pour la Méditerranée et ses oliviers. Aujourd'hui, elle retrouvait son appartement, sa famille - ses nanas comme elle aimait les appeler en secret - et son chat avec un plaisir étonnant. Elle n'aurait jamais soupçonné que tout cela puisse autant lui manquer... Il n'y avait pas à tortiller : elle était chez elle ici. Le plaisir de se rouler dans les draps frais de son lit, et reprendre ses habitudes - quel bonheur de se prélasser des heures dans la salle de bain -, cela n'avait pas de prix.

Et pourtant.
Elle entendait, dans les tréfonds de son âme, les cigales l'appeler à nouveau et leur chant, elle le savait, ne cesserait de résonner dans ses trippes que lorsqu'un de ses pieds toucherait à nouveau ce sol aimé du bord de Méditerrannée.

Elle croyait, la veille, en entrant dans la voiture, que pour la première fois elle quittait ce midi qu'elle chérissait tant sans souffrance ni déchirement. Avec un certain soulagement, même.
Et pourtant.
Les cigales chantent, aujourd'hui, au creux de son ventre. Si fort qu'elle en pleurerait.

Alors elle écoute et passe en boucle les derniers échos d'une soirée en famille, relents d'espagne et rires qui papillonent : pour masquer le chant des cigales.